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La préface…
“Le présent ouvrage, que j’ai un plaisir particulier à préfacer, aurait pu s’intituler : Chroniques politiques et sociales de la République Centrafricaine à l’ère du retour chimérique à l’ordre constitutionnel et démocratique. De la chronique, l’ouvrage de Monsieur Adrien POUSSOU épouse la forme et le style. Il y est question des faits, des évènements, des décisions ou des non-décisions, ainsi que des orientations qui ont émaillé la vie de la Nation centrafricaine au cours de ces quatre (4) dernières années : de l’accord de Khartoum-Bangui aux massacres de Paoua, d’Alindao, de Bambari, etc., en passant notamment par les imbroglios institutionnels autour d’un certain rapport de la Cour des Comptes, par les changements de Gouvernement, etc. Y sont abordées aussi, à partir de l’actualité, des problématiques majeures pour le devenir de l’État Centrafricain : la question de confessionnalisation politique (faut-il au pays un Premier Ministre musulman ?), celle du statut de certains territoires (KM5 par exemple), celle des forces de défense et de sécurité nationale dont, spécialement, les Forces Armées Centrafricaines (FACA), celle des rapports avec la Mission des Nations Unies (MINUSCA), celle des rapports avec les puissances extérieures dont la France, celle du dialogue politique, et j’en passe.
Bref, la lectrice et le lecteur qui s’intéressent au sort de cette terre écartelée nommée République Centrafricaine se trouvera, grâce à l’ouvrage de Monsieur Adrien POUSSOU, introduit dans la vie non seulement des institutions centrafricaines, mais aussi et surtout de la Nation et, lâchons le mot, du Peuple. Tant il est vrai que la lectrice et le lecteur ainsi introduits le sont pour prendre le pouls des gens, des vrais gens, pour mesurer l’impact sur eux et sur leurs vies des décisions prises, explicitement et implicitement, ainsi que des stratégies avouées et inavouées.
Reste que l’ouvrage de Monsieur POUSSOU est loin de n’être qu’un chapelet de notes éparses sans horizon. L’on y trouvera aussi des points de repère essentiels et une grille de lecture exigeante pour comprendre la situation centrafricaine et, surtout, pour évaluer les stratégies politiques et les politiques publiques de ces quatre (4) dernières années. Au fond, la question centrale, déclinée dans chaque chapitre, est la suivante : qu’est devenue la promesse contenue dans le référendum constitutionnel de décembre 2015 et dans les élections groupées de 2015-2016, celle de promouvoir un retour à la paix et à la concorde nationale par le droit et par la démocratie ?
La réponse à cette question, telle qu’elle se profile au gré du texte, est nette et sans fard : chemin faisant, la promesse s’est révélée chimère. Et ceci non pas parce que le droit et la démocratie seraient incapables de ramener la paix, la sécurité et le bien-être économique et social, mais bien parce que les Gouvernants se sont refusés et se refusent encore à se plier aux exigences d’un ordre constitutionnel démocratique véritable.
Témoignage d’un temps, témoignage d’un naufrage, « En toute franchise » se présente, au fond et dans la forme, comme une ode à la liberté d’expression dans des temps incertains. Il est même possible d’y voir la frêle lumière d’un phare dans la tempête.
Comme pour toute pensée libre, il ne reste qu’à souhaiter bon vent à cet ouvrage. Et, comme pour l’augure de démocratie qu’est l’expression de cette pensée libre, il faut espérer qu’il suscitera le débat, le vrai ; en lieu et place de ces procès en sorcellerie par lesquels on cherche à abrutir le Peuple, en escamotant les problèmes dont la solution permettra, seule, au pays de se relever et de grandir.
Jean-François AKANDJI-KOMBÉ, Professeur, Président de “Citoyens Debout et Solidaires Centrafrique
