Réunion du Comité intergouvernemental d’experts pour l’Afrique de l’Est
Les réunions des groupes d’experts, même organisées par l’ONU comme c’est le cas de celui qui vient de se tenir à Kinshasa, se suivent et doivent se ressembler. Ballet de diplomates et d’ »experts ». Communiqués aux mots millimétrés, qui énoncent les conditions du développement : stabilité politique, bonne gouvernance, respect des droits de l’homme, mesures dynamisant la croissance, etc.
Il manque à ces communiqués ce qui les introduirait dans la vie des gens. On peut pour cette raison s’en méfier. La méfiance sera augmentée par le résultat de plus d’un demi siècle de diagnostics et de préconisation.
Ce n’est toutefois pas une raison de désespérer. Reconnaissons au moins que le double thème de Kinshasa est au cœur des problématiques économiques de l’Afrique de l’Est, de celles qu’on peut appeler de ses vœux : soutien aux « Champions nationaux », et régime des investissements étrangers.
Sur ces deux sujets, beaucoup peut être dit. On se limitera au fait que la manière la plus profitable aux pays concernés serait de considérer que l’enjeu exprimé par ces deux thèmes est celui d’un développement maîtrisé et durable.
Contribue assurément à la réalisation de cet enjeu la création des conditions nécessaires à l’éclosion d’un entreprendrait national (les “champions nationaux) et, si possible, régional. Cela suppose a minima la confiance des gouvernants dans les capacités créatives et le dynamisme économique des citoyens dont ils conduisent les destinées, ce qui n’est pas toujours gagné d’avance. Mais cela suppose aussi d’agir pour une modification de l’environnement international mondialisateur actuel, car la priorité précédente ne peut se réaliser que si les règles internationales, celles de l’Organisation mondiale du commerce notamment (OMC), intègrent la nécessité d’une protection des marchés nationaux africains le temps de la consolidation des petites et moyennes entreprises nationales.
La promotion d’un développement maîtrisé passe aussi par le recouvrement de la souveraineté des Etats africains face aux investissements étrangers. Cela est plus difficile à faire qu’à dire, compte tenu de la disproportion de puissance financière entre les entreprises multinationales et les Etats en question.
Il faut s’y essayer tout de même. Essayer et réessayer encore et encore.
JFAK.
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